mardi 4 mai 2010

Les Zizi

Les Repetto

Par bess

Seule marque de danse connue du grand public, Repetto est la chaussure représentante du Dandy de la fin du dernier siècle.
Gainsbourg ne jurait que par cette marque : Repetto. Toujours blanches et toujours le même modèle, le fameux modèle Zizi. Il avait coutume de dire ‘Repetto à perpette’.
Plates et tout en cuir, elles sont certes un peu chères mais incontournables.

La ballerine Repetto est toujours dans l’air du temps.

Repetto est née en 1947 des doigts agiles de Rose Repetto à la demande de son fils, le danseur et chorégraphe Roland Petit qui lui avait demandé de lui confectionner des chaussons de danse. Pour les rendre plus confortables, Rose Repetto a l’idée de coudre la semelle du chausson à l’envers et de la retourner ensuite, c’est-à-dire coudre en dessous de la semelle le cuir qui entoure le pied, et non l’inverse comme on fait habituellement, ce qui procure au danseur un confort jusque-là inconnu

Roland Petit surpris par ce nouveau confort, fit connaître ces nouveaux chaussons de danse à ses amis dont le célèbre Nouriev. Du fait de l’engouement de tous les amis de Roland Petit dont le célèbre Nouriev, Rose Repetto abandonne son café de la butte Montmartre pour se consacrer exclusivement à la fabrication de ses chaussons de danse. Elle installe son atelier rue de la Paix à Paris où tous les danseurs et danseuses de l’Opéra viennent s’approvisionner. Rose Repetto adapte ses ballerines en fonction des besoins de chaque danseur sans pour autant se limiter au secteur de la danse classique.

Repetto se fait rapidement une réputation d’excellence dans le milieu. C’est ainsi que la marque Repetto, chaussures de danseur, fut créée.

En 1956, Brigitte Bardot, immense star de l’époque, s’apprête à tourner « Et Dieu créa la femme » de Roger Vadim. La jeune actrice avait débuté dans la danse et demande à Rose Repetto de lui créer une paire de ballerines pour la ville, lui permettant de virevolter avec sensualité dans ce film devenu culte. Brigitte Bardo, avec ce flm, devient le fantasme de toute une génération et emmène avec elle la marque Repetto.
Cette ballerine de ville, le modèle ‘Cendrillon’ devient le symbole de l’élégance branchée parisienne.

Ce n’est qu’en 1969, que Gainsbourg s’approprie les Repetto, avec le modèle Zizi.
En pleine année érotique, il se veut élégant (entre nous, il est plus dandy qu’élégant). Il porte des costumes à rayures tennis, avec double boutonnage permettant d’appuyer la ligne, pantalon droit et net. Mais il cherche des « gants pour ses pieds », car il avait horreur de marcher. Jane Birkin lui fait découvrir la marque. Il glisse son pied nu dans le chausson de jazz blanc au cuir tout doux créé par Rose Repetto pour sa propre belle-fille, Zizi Jeanmaire.
Il dira par la suite ‘Repetto à perpet’ !’. Il est fort consommateur de ces zizi près de 30 paires par an !

Cependant, ce qui a permis à Repetto d’être ce qu’il fut jusqu’en 1984, c’est la personnalité de sa créatrice, qui savait allier comme personne modernité, excellence et esthétique. Lorsque celle-ci décède, la magie s’estompe et la société s’enlise. Les modèles ont perdu de leur actualité, la griffe vieillit mal, l’aura des stars d’antan ne suffit plus à porter la marque. Les ballerines Repetto ne sont absolument plus un accessoire mode, de plus au niveau professionnel les modèles n’ont pas évolué et les danseurs les délaissent.

Issey Miyaké va remettre au goût du jour la célèbre ballerine de Brigitte Bardot. Puis pour fêter ses 60 ans, la marque de chaussures Repetto a décidé de créer une fondation dont l’objectif est de soutenir l’action de l’Unesco en faveur de l’enfance défavorisée.
La première pierre de cette collaboration a été la réinterprétation des modèles phares de la marque par une soixantaine d’artistes, en vue d’une vente aux enchères en octobre 2008. Catherine Deneuve, Jean-Paul Gaultier, Vanessa Paradis et Andrée Putman sont quelques unes des stars qui se sont prêtées au jeu, sans oublier Brigitte Bardot, l’égérie historique de la marque.
Repetto a aussi choisi d’équiper des écoles de danse aux quatre coins du monde de chaussures. « Chacun de ces enfants ne deviendra pas une étoile de la danse, mais tous se souviendront de la main tendue, et seront convaincus que, grâce à leur volonté, tout est possible grâce à la solidarité, » a déclaré Alicia Alonso, la marraine de ce projet.

Ces modèles uniques de Jean-Paul Gaultier, Rei Kawakubo, André Putman, Chantal Thomass, … seront à partir de début octobre dans la célèbre boutique de la rue de la Paix. En attendant, Repetto est désormais l’une des marques les plus vendues dans les rayons des grands magasins chics de Tokyo, de New York, de Londres, de Paris.

Gainsbourg a quand même fait bonne école, et nous pouvons retrouver ces fameuses zizi aux pieds d’une bonne partie de la jeune scène française, de Mathieu Chedid à Bénabar ou Thomas Dutronc.

Pour en savoir plus : www.repetto.com